Eugène Boudin, l’atelier de la lumière

du 16 avril au 26 septembre 2016

« J’ai déjà envie d’être devant la mer et de m’escrimer du pinceau : c’est étonnant comme j’ai progressé d’un certain côté et comme j’ai soif de lumière ! »
Quelques thèmes, assez peu diversifiés, traversent la carrière de Boudin. Elégantes sur les plages, marines, troupeaux, laveuses, pardons bretons ne sont que des prétextes à une étude sans cesse renouvelée de la lumière. Des premières études réalisées en bordure de Seine au début des années 1850, jusqu’aux ultimes études peintes en Bretagne en 1897, en passant par les scènes de plages mondaines du Second Empire, Boudin veut saisir les subtiles et rapides métamorphoses de « l’enveloppe ». Il ne conçoit pas celle-ci comme une abstraction, recréée dans l’atmosphère confinée de l’atelier. Il en recherche le contact direct, sur le motif.
 
Eugène BOUDIN (1824-1898), Marée basse à Étaples, 1886, huile sur toile, 79 x 109 cm. © Musée des Beaux-Arts - Mairie de Bordeaux / L. Gauthier, F. Deval
Eugène BOUDIN (1824-1898), Marée basse à Étaples, 1886, huile sur toile, 79 x 109 cm. © Musée des Beaux-Arts - Mairie de Bordeaux / L. Gauthier, F. Deval
A Rotterdam, à Venise, à Bordeaux, sur le littoral de la Manche ou encore dans les intérieurs bretons aux accents rembranesques, il veut capter la qualité spécifique d’une lumière toujours différente, sans cesse renouvelée. A propos de ces œuvres, Baudelaire parlera de « beautés météorologiques ». Cette beauté se matérialise particulièrement dans le ciel, dont Boudin se plaît à saisir la dimension tout aussi impalpable qu’évanescente. Ses contemporains, de Courbet à Corot, en passant par Dumas fils, lui reconnaîtront cette maîtrise inégalée. Lorsque, à la fin de sa vie, Monet parlera de Boudin, il continuera de l’appeler « le roi des ciels ».
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