L’intimité dans l’art contemporain

du 07 juin au 31 août 2008

L’intimité dans l’art contemporain
Dans le cadre de la seconde édition de la biennale d'art contemporain du Havre, la direction de la Biennale Arts Le Havre 2008 a confié à l'artiste néerlandais Ger van Elk le commissariat de l'exposition au musée Malraux. L'artiste s'est saisi de cette opportunité pour mener une réflexion sur la scène artistique contemporaine, son fonctionnement, sa médiatisation... et ce que tout cela induit dans le rapport du public à l'œuvre d'art. Dans l'intimité des salles du musée, opposé ici à l'espace public de la ville, il pose la question de la place de l'œuvre et de la relation si particulière et si personnelle qui s'instaure entre elle et celui qui la regarde.

Ger van Elk a choisi comme titre de cette exposition « L'intimité dans l'art contemporain ». Les œuvres qu'il a réunies racontent en premier lieu une part de sa propre histoire faite de connivence avec d'autres artistes, d'amitiés, de rencontres (comme celles avec certaines pièces historiques de nos collections – Vallotton, DegasLepape – ou de celles du Stedelijk Museum d'Amsterdam où il vit). Il y est souvent question de sentiment, parfois d'amour, de chagrin, de regret, de souvenirs d'enfants... La taille même des œuvres peut être « intime », nous obligeant ainsi, physiquement, à nous rapprocher, à adapter notre regard et la position de notre corps pour mieux l'appréhender.

Pour Ger van Elk, le lieu participe de cette mise en condition du public pour engager un dialogue muet et secret avec les œuvres. Dans la quiétude du musée, loin des rumeurs de la ville, Ger van Elk nous propose donc une vision tendre des choses du monde, saisies par bribes, incomplètes bien sûr, mais combien évocatrices. L'intimité alors, ce pourrait être : une jeune fille à la balançoire (Paul-Armand Gette), un jeune garçon regardant à la dérobée (Paco Pomet), un funambule sur un fil – ou son ombre (Claire Harvey), un homme qui pleure (Jan Bas Ader), un petit train électrique (Nicolas Collins), des images que l'on regarde dans une visionneuse (Allen Ruppersberg), des fauteuils sous un arbre (Peter Nadas), des petites figurines peintes qui évoquent les « plasmo » qu'on rêvait de mouler quand nous étions enfants (Vasco Araujo)... Ger van Elk, l'artiste, se transformant en commissaire d'exposition, nous livre, à travers les œuvres d'artistes qu'il a choisi de réunir, sa vision très personnelle de la création contemporaine. Singulièrement, chaque œuvre apporte une touche particulière à la composition de ce qui serait, finalement, une sorte d'autoportrait.
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