DEGAS, Les Blanchisseuses
Edgar DEGAS (1834-1917)
Les Blanchisseuses
ca. 1870-1872
huile sur toile
15 x 21 cm
© Ministère de la Culture et de la Communication / Didier Plowy
Les Blanchisseuses
ca. 1870-1872
huile sur toile
15 x 21 cm
© Ministère de la Culture et de la Communication / Didier Plowy
Deux jours après son inauguration par André Malraux, le musée-maison de la culture du Havre reçoit en dépôt de l'État, par arrêté du 26 juin 1961, le petit tableau de Degas Les Blanchisseuses, en même temps que quatre autres œuvres. Ce geste témoigne de l'intérêt du ministère de la Culture pour le tout nouvel établissement. En 1973, l'œuvre est malheureusement volée. Ce n'est que trente-sept ans plus tard qu'elle réapparaît sur le marché de l'art à New York. Restituée officiellement à l'État français par les autorités américaines, elle est de nouveau déposée au musée du Havre par le musée d'Orsay, et retrouve les cimaises du musée d'Art moderne André Malraux l'année même de la célébration de son cinquantenaire.
La part de mystère qui entoure ce petit tableau est double. D'une part, la période où il a disparu de l'espace public demeure et demeurera sans doute lourde de secrets. Mais surtout, du fait de cette longue parenthèse, il a échappé au travail de relecture que les historiens de l'art ont consacré à Degas depuis vingt ans.
Répertoriée par Paul André Lemoisne dans son catalogue raisonné de l'œuvre de Degas, cette toile y figure sous le titre de Blanchisseuses, ou Blanchisseuses souffrant des dents. Très différent de la série des « Repasseuses » et des « Blanchisseuses » que l'artiste présente à la seconde exposition impressionniste en 1876, ou de celle plus tardive consacrée à des femmes fatiguées par leur travail, le tableau déposé au MuMa ne représente sans doute pas des ouvrières à la tâche, et encore moins des femmes souffrant des dents, comme a pu le laisser croire le geste de la femme se tenant la joue.
Mais alors, qui sont ces femmes ? Quel est le lien qui les unit ? Que font-elles ? Leurs regards baissés et attentifs à quelque chose qui nous est dérobé par un cadrage volontairement resserré semblent les lier, sans qu'il soit possible de deviner ce qui les captive. La femme de face (et d'ailleurs, est-on sûr qu'il s'agisse d'une femme ?) paraît immobile, attentive à ce que fait l'autre, vraisemblablement plus jeune. Tout, dans le visage légèrement incliné de celle-ci, concentré et plein de retenue, semble indiquer l'application studieuse, la modestie... d'une cadette, d'une élève ? Que porte la jeune femme ? Une coiffe ? Plutôt qu'un bandage ?
Les seules certitudes apportées par l'examen scientifique sont que les dimensions sont d'origine et qu'il ne s'agit pas donc d'un fragment découpé dans une toile plus grande, et d'autre part qu'il n'existe pas de dessin sous-jacent.
Alors, simple étude de têtes, rapidement brossée, ou esquisse d'un projet plus élaboré, cette petite peinture révélera peut-être ses secrets à l'occasion de nouvelles confrontations avec d'autres œuvres de Degas ou à la faveur de la découverte de nouveaux documents éclairant la vie et l'œuvre du maître.
La part de mystère qui entoure ce petit tableau est double. D'une part, la période où il a disparu de l'espace public demeure et demeurera sans doute lourde de secrets. Mais surtout, du fait de cette longue parenthèse, il a échappé au travail de relecture que les historiens de l'art ont consacré à Degas depuis vingt ans.
Répertoriée par Paul André Lemoisne dans son catalogue raisonné de l'œuvre de Degas, cette toile y figure sous le titre de Blanchisseuses, ou Blanchisseuses souffrant des dents. Très différent de la série des « Repasseuses » et des « Blanchisseuses » que l'artiste présente à la seconde exposition impressionniste en 1876, ou de celle plus tardive consacrée à des femmes fatiguées par leur travail, le tableau déposé au MuMa ne représente sans doute pas des ouvrières à la tâche, et encore moins des femmes souffrant des dents, comme a pu le laisser croire le geste de la femme se tenant la joue.
Mais alors, qui sont ces femmes ? Quel est le lien qui les unit ? Que font-elles ? Leurs regards baissés et attentifs à quelque chose qui nous est dérobé par un cadrage volontairement resserré semblent les lier, sans qu'il soit possible de deviner ce qui les captive. La femme de face (et d'ailleurs, est-on sûr qu'il s'agisse d'une femme ?) paraît immobile, attentive à ce que fait l'autre, vraisemblablement plus jeune. Tout, dans le visage légèrement incliné de celle-ci, concentré et plein de retenue, semble indiquer l'application studieuse, la modestie... d'une cadette, d'une élève ? Que porte la jeune femme ? Une coiffe ? Plutôt qu'un bandage ?
Les seules certitudes apportées par l'examen scientifique sont que les dimensions sont d'origine et qu'il ne s'agit pas donc d'un fragment découpé dans une toile plus grande, et d'autre part qu'il n'existe pas de dessin sous-jacent.
Alors, simple étude de têtes, rapidement brossée, ou esquisse d'un projet plus élaboré, cette petite peinture révélera peut-être ses secrets à l'occasion de nouvelles confrontations avec d'autres œuvres de Degas ou à la faveur de la découverte de nouveaux documents éclairant la vie et l'œuvre du maître.