Nord de la France
Abbeville, Audresselles, Berck, Bergues, Boulogne, Cayeux, Dunkerque, Étaples, Le Crotoy, Le Portel, Saint-Valéry-sur-Somme, Spycker, Wimereux… autant de lieux visités plus ou moins régulièrement par Boudin à partir de 1870. Il revient d’Audresselles et Wimereux « furieux d’avoir été si loin chercher ce que nous avions à notre porte et cent fois plus beau » [à Braquaval, 26 juillet 1894].
En revanche, il apprécie Abbeville et « la Somme avec les vieilles maisons qui la bordent et les belles architectures gothiques » [à Braquaval, 27 novembre 1894]. Il s’intéresse aux effets de lumière sur la façade de la collégiale Saint-Wulfran, ou à la silhouette élancée de ses tours au clair de lune. « Le Crotoy est beau du côté des dunes. Et Cayeux donc » [à Braquaval, 31 décembre 1891]. Les moulins à vent retiennent son attention.
À Bergues, il représente le beffroi. D’Étaples, il rapporte une belle série de marines, des études de pêcheurs à pied et un tableau de Salon qu’il déclare « par sa dimension […] convenir à un musée » [au directeur des Beaux-Arts, 28 mai 1887, Archives nationales]. Les études de soleil couchant à l’embouchure de la Somme évoquent les vues de port peintes par le Lorrain (1600-1682), dont il aimait tant la poésie. Le port de Dunkerque l’inspire également. Il y peint, en décembre 1870, de très exceptionnels effets de neige puis, en juillet 1889, une série de marines, avant de s’échapper vers la campagne environnante où il renoue avec l’esprit de l’école de Barbizon.
Berck est son lieu préféré, « une grande plage ouverte à tous les vents [...] pas un abri de côte, quelques dunes, des chalets en grand nombre, en bas, échoués, des bateaux assez lourds, tous noirs, sans voiles » [à Ferdinand Martin, 1882]. Il s’y rend « avant l’envahissement des étrangers » [16 juin 1882]. Il peint l’attente des « pauvres pêcheuses, trempées dessus et dessous, jupons collés aux jambes » [25 mai 1886], le départ et le retour des barques, les chalets et les dunes...
S’il apprécie la qualité de la lumière et la variété des sujets, il subit souvent le « froid & tellement de vent dans ce gueux de pays ». À Berck, « le sable […] s’amoncelle en énormes tas dans toutes les issues ; on en boit on en mange, on en respire que c’est un vrai plaisir […] Entre les marées il se produit parfois un petit calme passager… on sort essayer un bout d’étude » [1882]. En dépit de ces inconvénients, il trouve « de bons amis ; un accueil délicat » [21 juillet 1889]. Au nombre des amis, le peintre Louis Braquaval (1854-1919), et de fidèles collectionneurs, tel Charles Lebeau, à Boulogne, qui donnera son importante collection au musée, en 1916.
Sauf mention contraire dans le texte, toutes les citations sont extraites de la correspondance d’Eugène Boudin conservée à l’Institut national d'histoire de l'art (INHA).
En revanche, il apprécie Abbeville et « la Somme avec les vieilles maisons qui la bordent et les belles architectures gothiques » [à Braquaval, 27 novembre 1894]. Il s’intéresse aux effets de lumière sur la façade de la collégiale Saint-Wulfran, ou à la silhouette élancée de ses tours au clair de lune. « Le Crotoy est beau du côté des dunes. Et Cayeux donc » [à Braquaval, 31 décembre 1891]. Les moulins à vent retiennent son attention.
À Bergues, il représente le beffroi. D’Étaples, il rapporte une belle série de marines, des études de pêcheurs à pied et un tableau de Salon qu’il déclare « par sa dimension […] convenir à un musée » [au directeur des Beaux-Arts, 28 mai 1887, Archives nationales]. Les études de soleil couchant à l’embouchure de la Somme évoquent les vues de port peintes par le Lorrain (1600-1682), dont il aimait tant la poésie. Le port de Dunkerque l’inspire également. Il y peint, en décembre 1870, de très exceptionnels effets de neige puis, en juillet 1889, une série de marines, avant de s’échapper vers la campagne environnante où il renoue avec l’esprit de l’école de Barbizon.
Berck est son lieu préféré, « une grande plage ouverte à tous les vents [...] pas un abri de côte, quelques dunes, des chalets en grand nombre, en bas, échoués, des bateaux assez lourds, tous noirs, sans voiles » [à Ferdinand Martin, 1882]. Il s’y rend « avant l’envahissement des étrangers » [16 juin 1882]. Il peint l’attente des « pauvres pêcheuses, trempées dessus et dessous, jupons collés aux jambes » [25 mai 1886], le départ et le retour des barques, les chalets et les dunes...
S’il apprécie la qualité de la lumière et la variété des sujets, il subit souvent le « froid & tellement de vent dans ce gueux de pays ». À Berck, « le sable […] s’amoncelle en énormes tas dans toutes les issues ; on en boit on en mange, on en respire que c’est un vrai plaisir […] Entre les marées il se produit parfois un petit calme passager… on sort essayer un bout d’étude » [1882]. En dépit de ces inconvénients, il trouve « de bons amis ; un accueil délicat » [21 juillet 1889]. Au nombre des amis, le peintre Louis Braquaval (1854-1919), et de fidèles collectionneurs, tel Charles Lebeau, à Boulogne, qui donnera son importante collection au musée, en 1916.
Sauf mention contraire dans le texte, toutes les citations sont extraites de la correspondance d’Eugène Boudin conservée à l’Institut national d'histoire de l'art (INHA).
Eugène BOUDIN (1824-1898), Pêcheuse de Berck, 1886, huile sur panneau, 24 x 18,8 cm. Legs Eugène Boudin, 1899. © Honfleur, musée Eugène Boudin / Henri Brauner
Eugène BOUDIN (1824-1898), Etaples, la Canche, marée basse, 1890, huile sur toile, 46 x 65 cm. . © Droits réservés
Eugène BOUDIN (1824-1898), Pêcheuses sur la plage de Berck, 1881, huile sur panneau, 24,8 x 36,2 cm. Ailsa Mellon Bruce Collection. © Washington, National Gallery of Art
Eugène BOUDIN (1824-1898), Berck. Le Chargement du poisson, 1880, huile sur toile marouflée sur bois, 32 x 45 cm. © The Fitzwilliam Museum, Cambridge
Eugène BOUDIN (1824-1898), Femme à l’ombrelle sur la plage de Berck, ca. 1873-1880, huile sur panneau, 12,5 x 17,5 cm. Legs Eugène Boudin, 1899. © Honfleur, musée Eugène Boudin / Henri Brauner
Publications
Eugène Boudin, l’atelier de la lumière
Catalogue d’exposition — Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, 16 avril 2016 – 26 septembre 2016
Auteurs : Anne-Marie Bergeret-Gourbin, Virginie Delcourt, Annette Haudiquet, Géraldine Lefebvre, Laurent Manœuvre, Sylvie Patry
Édition : Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2016, 240 p.
ISBN 978-27118-6314-3
Eugène Boudin, lettres à Ferdinand Martin (1861-1870)
Auteurs : Isolde Pludermacher, Laurent Manœuvre
Édition : Société des amis du musée Eugène Boudin, Honfleur, 2011, 264 p.
ISBN 978-2-902985-17-3
Cet ouvrage est disponible sur commande auprès de : la Société des Amis du Musée Eugène Boudin (SAMEB), BP 80049, 14602 Honfleur Cedex. Règlement uniquement par chèque à l'ordre de la SAMEB (25 € + 5,60 € de frais de port).
Catalogue d’exposition — Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, 16 avril 2016 – 26 septembre 2016
Auteurs : Anne-Marie Bergeret-Gourbin, Virginie Delcourt, Annette Haudiquet, Géraldine Lefebvre, Laurent Manœuvre, Sylvie Patry
Édition : Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2016, 240 p.
ISBN 978-27118-6314-3
Eugène Boudin, lettres à Ferdinand Martin (1861-1870)
Auteurs : Isolde Pludermacher, Laurent Manœuvre
Édition : Société des amis du musée Eugène Boudin, Honfleur, 2011, 264 p.
ISBN 978-2-902985-17-3
Cet ouvrage est disponible sur commande auprès de : la Société des Amis du Musée Eugène Boudin (SAMEB), BP 80049, 14602 Honfleur Cedex. Règlement uniquement par chèque à l'ordre de la SAMEB (25 € + 5,60 € de frais de port).