Marines, paysages
- Eugène BOUDIN (1824-1898), La Route de Trouville (près du Butin), Honfleur, ca. 1855-1860, huile sur toile, 57 x 83 cm. © Honfleur, musée Eugène Boudin
- Eugène BOUDIN (1824-1898), La Rive du Poudreux, 1853-1859, huile sur carton, 17,8 x 31,4 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), L'Hôtel de ville et la tour François Ier, Le Havre, 1852, huile sur bois, 16 x 38 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Route de village en Bretagne, ca. 1870, huile sur bois, 25,8 x 44,7 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), La Tempête [d’après Jacob van Ruisdaël], ca. 1853-1854, huile sur toile, 110,5 x 156 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Le Bassin de Deauville, ca. 1887, huile sur bois, 32 x 41 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Barques de pêche, ca. 1853-1859, huile sur bois, 23,8 x 31,3 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), L’Entrée du port de Trouville, ca. 1892-1896, huile sur bois, 31,5 x 42,2 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Navires dans le Port à Honfleur, 1856, huile sur bois, 20,3 x 26,5 cm. Gift of Mrs. Mather from the Estate of Frank Jewett Mather Jr. © Princeton, University Art Museum
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Marine avec voilier, ca. 1875, aquarelle et crayon sur papier, 11,5 x 15,1 cm. Ailsa Mellon Bruce Collection. © Washington, National Gallery of Art
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Bateaux dans le port du Havre, 1853-1859, graphite sur papier vélin, 11 x 14,5 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Boudin est très tôt en contact avec des représentants de l’école de Barbizon, mais aussi avec le baron Taylor (1789-1879), initiateur de la publication Voyages pittoresques dans l’ancienne France. Cette double influence l’incite à peindre des paysages, aux environs du Havre ou de Honfleur. Fils de matelot, né à Honfleur et élevé au Havre, alors deuxième port de France, il s’intéresse également à la marine.
Ses prédécesseurs, Eugène Isabey (1803-1886), Théodore Gudin (1802-1879), ont une approche romantique de la mer. Boudin propose une vision plus objective et apaisée. Le critique Edmond Duranty (1833-1880) observe qu’il a mis fin à « la mer à drames et mélodrames ». De plus, il conserve à ses œuvres finies l’apparence spontanée de l’étude exécutée sur le motif. Les quelques marines exécutées au cours des années 1860 annoncent directement l’impressionnisme.
À partir de 1869, le marchand belge Léon Gauchez (1825-1907) oriente Boudin vers une production beaucoup plus importante de marines. Contraint de se limiter à un éventail réduit de sujets (vues de ports, rivages), le peintre voyage, afin de « varier ses produits ». Il travaille sur la côte bretonne, le long de la Manche et de la mer du Nord, de l’Escaut, de la Meuse, de la Seine et de la Garonne et, à la fin de sa vie, sur la Côte d’Azur et à Venise. Il n’aime pas les grands ports. À propos de Bordeaux, il écrit : « cette ville est aussi déplaisante que le Havre, sur la partie des quais, ce qui n'est pas peu dire. Il est vrai que je suis forcé peut-être à fréquenter ces endroits par économie & que je m’y résigne par nécessité » [26 février 1875].
La « nécessité » étant la présence de collectionneurs aisés. Il préfère « la saine odeur de l'algue marine et […] la fraîcheur de l'humidité saline de nos grèves » [26 février 1875].
Au cours des années 1880, il connaît enfin la reconnaissance officielle. L’État lui achète plusieurs des marines qu’il expose chaque année au Salon. A sa mort, il est exclusivement connu comme peintre de marines, bien qu’il n’ait jamais bénéficié du titre de peintre de la Marine.
Boudin peindra toute sa vie des paysages, en Normandie, en Bretagne, dans le Nord ou dans le Midi. Parallèlement à ces représentations champêtres, il exécute également des paysages urbains, animés de figures, dans lesquels il aime faire jouer la lumière sur les façades d’architectures anciennes. Curieusement, il ne laissera aucune vue de Paris, où il passe chaque hiver de 1861 à sa mort, en 1898.
Sauf mention contraire dans le texte, toutes les citations sont extraites de la correspondance d’Eugène Boudin conservée à l’Institut national d'histoire de l'art (INHA).
Ses prédécesseurs, Eugène Isabey (1803-1886), Théodore Gudin (1802-1879), ont une approche romantique de la mer. Boudin propose une vision plus objective et apaisée. Le critique Edmond Duranty (1833-1880) observe qu’il a mis fin à « la mer à drames et mélodrames ». De plus, il conserve à ses œuvres finies l’apparence spontanée de l’étude exécutée sur le motif. Les quelques marines exécutées au cours des années 1860 annoncent directement l’impressionnisme.
À partir de 1869, le marchand belge Léon Gauchez (1825-1907) oriente Boudin vers une production beaucoup plus importante de marines. Contraint de se limiter à un éventail réduit de sujets (vues de ports, rivages), le peintre voyage, afin de « varier ses produits ». Il travaille sur la côte bretonne, le long de la Manche et de la mer du Nord, de l’Escaut, de la Meuse, de la Seine et de la Garonne et, à la fin de sa vie, sur la Côte d’Azur et à Venise. Il n’aime pas les grands ports. À propos de Bordeaux, il écrit : « cette ville est aussi déplaisante que le Havre, sur la partie des quais, ce qui n'est pas peu dire. Il est vrai que je suis forcé peut-être à fréquenter ces endroits par économie & que je m’y résigne par nécessité » [26 février 1875].
La « nécessité » étant la présence de collectionneurs aisés. Il préfère « la saine odeur de l'algue marine et […] la fraîcheur de l'humidité saline de nos grèves » [26 février 1875].
Au cours des années 1880, il connaît enfin la reconnaissance officielle. L’État lui achète plusieurs des marines qu’il expose chaque année au Salon. A sa mort, il est exclusivement connu comme peintre de marines, bien qu’il n’ait jamais bénéficié du titre de peintre de la Marine.
Boudin peindra toute sa vie des paysages, en Normandie, en Bretagne, dans le Nord ou dans le Midi. Parallèlement à ces représentations champêtres, il exécute également des paysages urbains, animés de figures, dans lesquels il aime faire jouer la lumière sur les façades d’architectures anciennes. Curieusement, il ne laissera aucune vue de Paris, où il passe chaque hiver de 1861 à sa mort, en 1898.
Sauf mention contraire dans le texte, toutes les citations sont extraites de la correspondance d’Eugène Boudin conservée à l’Institut national d'histoire de l'art (INHA).
Publications
Eugène Boudin, l’atelier de la lumière
Catalogue d’exposition — Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, 16 avril 2016 – 26 septembre 2016
Auteurs : Anne-Marie Bergeret-Gourbin, Virginie Delcourt, Annette Haudiquet, Géraldine Lefebvre, Laurent Manœuvre, Sylvie Patry
Édition : Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2016, 240 p.
ISBN 978-27118-6314-3
Eugène Boudin, lettres à Ferdinand Martin (1861-1870)
Auteurs : Isolde Pludermacher, Laurent Manœuvre
Édition : Société des amis du musée Eugène Boudin, Honfleur, 2011, 264 p.
ISBN 978-2-902985-17-3
Cet ouvrage est disponible sur commande auprès de : la Société des Amis du Musée Eugène Boudin (SAMEB), BP 80049, 14602 Honfleur Cedex. Règlement uniquement par chèque à l'ordre de la SAMEB (25 € + 5,60 € de frais de port).
Catalogue d’exposition — Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, 16 avril 2016 – 26 septembre 2016
Auteurs : Anne-Marie Bergeret-Gourbin, Virginie Delcourt, Annette Haudiquet, Géraldine Lefebvre, Laurent Manœuvre, Sylvie Patry
Édition : Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2016, 240 p.
ISBN 978-27118-6314-3
Eugène Boudin, lettres à Ferdinand Martin (1861-1870)
Auteurs : Isolde Pludermacher, Laurent Manœuvre
Édition : Société des amis du musée Eugène Boudin, Honfleur, 2011, 264 p.
ISBN 978-2-902985-17-3
Cet ouvrage est disponible sur commande auprès de : la Société des Amis du Musée Eugène Boudin (SAMEB), BP 80049, 14602 Honfleur Cedex. Règlement uniquement par chèque à l'ordre de la SAMEB (25 € + 5,60 € de frais de port).