Nature morte
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Nature morte au homard, ca. 1853-1856, huile sur panneau, 40,5 x 59 cm. Archives Durand-Ruel. © Durand-Ruel & Cie
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Nature morte au potiron, ca. 1854-1860, huile sur toile, 56,5 x 83 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Nature morte aux huîtres, ca. 1853-1856, huile sur panneau, 40,5 x 59 cm. Archives Durand-Ruel. © Durand-Ruel & Cie
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Tourteaux, homard et poissons dit Nature Morte à la raie, 1861, huile sur toile, 72 x 97 cm. Don Katia Granoff, 1963. © Honfleur, musée Eugène Boudin / Henri Brauner
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Rougets et poissons, ca. 1873, huile sur toile, 71 x 97 cm. © Honfleur, musée Eugène Boudin / Henri Brauner
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Gibier et fruits sur une table, ca. 1854-1857, huile sur toile, 72 x 98 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Nature morte aux poissons, 1873, huile sur toile, 79 x 110 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Nature morte au gibier dite Nature morte au faisan et au panier de pommes, ca. 1879, huile sur toile, 59 x 74 cm. Legs Eugène Boudin, 1899. © Honfleur, musée Eugène Boudin / Henri Brauner
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Nature morte au gigot, ca. 1859, huile sur toile, 22,3 x 35,5 cm. Legs Eugène Boudin, 1899. © Honfleur, musée Eugène Boudin / Henri Brauner
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Fleurs dans un verre, 1862-1869, huile sur bois, 41 x 24 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Fleurs dans un verre sans pied, ca. 1861-1896, huile sur bois, 41 x 25 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
- Eugène BOUDIN (1824-1898), Nature morte aux pivoines et seringa, 1856-1862, huile sur toile marouflée sur carton, 38,5 x 54 cm. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Pour gagner sa vie, Boudin exécute au cours des années 1850 divers genres d’œuvres, et notamment des « tableaux de salle à manger ». Sous cette appellation, il évoque les natures mortes destinées aux intérieurs bourgeois. Sur un fond généralement sombre, il représente quelques objets quotidiens parmi lesquels il dispose fruits, légumes, gibier ou fruits de mer. Il cherche à rendre la qualité des matières.
Trente ans plus tard, lorsque son ami Ferdinand Martin peindra des natures mortes en amateur, Boudin lui écrira : « Toi tu médites les valeurs et tu vas te coucher le soir - nerveux, impatient de voir paraître le jour pour reprendre la pomme ébauchée, lui donner son velouté, sa transparence ! » [10 avril 1883]. Dans cette même lettre, Boudin ajoutera : « Je suppose que ce bon Hamelin te prodigue ses conseils et qu’il te parle de Chardin à tout propos ! » Le peintre Gustave Hamelin (1809-1895) avait enseigné la technique des valeurs colorées à Boudin, technique brillamment mise en œuvre par Jean-Siméon Chardin (1699-1779).
La nature morte Tourteaux, homard et poissons (musée Eugène Boudin), peinte par Boudin, fait référence au chef d’œuvre de Chardin, Nature morte à la raie (musée du Louvre). Toutefois, c’est dans les représentations de fleurs que Boudin montre une délicatesse et une sensibilité qui font de lui l’un des meilleurs héritiers de la peinture française du XVIIIe siècle.
Les années au cours desquelles Boudin peint ces « tableaux de salle à manger » sont celles où il transmet son savoir à Claude Monet (1840-1926) : « tout le temps de mon séjour à Paris, qui dura quatre années, et qu’entrecoupèrent de fréquents voyages au Havre, c’est sur les conseils de Boudin que je me réglai » [propos rapporté par François Thiébault-Sisson, « Claude Monet : années d'épreuves », 1900]. Monet peindra toute sa vie des natures mortes.
Dans une lettre du 15 décembre 1864, Boudin écrit : « Le poisson est apporté tout luisant sur la planche du peintre et, grâce à sa célérité, il est servi le soir sur sa table. Ils mangent leurs modèles !... » Ceci témoigne de la rapidité d’exécution de Boudin, mais aussi du fait qu’il continue à peindre des natures mortes au cours des années 1860. Il remet alors en question le principe traditionnel de la lumière parcimonieuse et du fond sombre. Il peint des bouquets de fleurs, parfois avec des oiseaux et dans des paysages.
En 1869, il s’inspirera de certaines de ces compositions pour réaliser les décorations du château de Bourdainville, près du Havre (aujourd’hui dispersées). Dans ces mêmes années, Boudin exécute de nombreuses études dans la poissonnerie de Trouville. Il s’emploie à traduire les nuances délicates des diverses espèces de poissons.
Les dernières natures mortes datent des années 1870. Sans doute sous l’influence d’Antoine Vollon, alors considéré comme l’un des principaux maîtres de ce genre, Boudin renoue avec les effets de clair-obscur. Mais l’aisance du pinceau lui permet de traiter les matières les plus délicates avec une remarquable légèreté.
Sauf mention contraire dans le texte, toutes les citations sont extraites de la correspondance d’Eugène Boudin conservée à l’Institut national d'histoire de l'art (INHA).
Trente ans plus tard, lorsque son ami Ferdinand Martin peindra des natures mortes en amateur, Boudin lui écrira : « Toi tu médites les valeurs et tu vas te coucher le soir - nerveux, impatient de voir paraître le jour pour reprendre la pomme ébauchée, lui donner son velouté, sa transparence ! » [10 avril 1883]. Dans cette même lettre, Boudin ajoutera : « Je suppose que ce bon Hamelin te prodigue ses conseils et qu’il te parle de Chardin à tout propos ! » Le peintre Gustave Hamelin (1809-1895) avait enseigné la technique des valeurs colorées à Boudin, technique brillamment mise en œuvre par Jean-Siméon Chardin (1699-1779).
La nature morte Tourteaux, homard et poissons (musée Eugène Boudin), peinte par Boudin, fait référence au chef d’œuvre de Chardin, Nature morte à la raie (musée du Louvre). Toutefois, c’est dans les représentations de fleurs que Boudin montre une délicatesse et une sensibilité qui font de lui l’un des meilleurs héritiers de la peinture française du XVIIIe siècle.
Les années au cours desquelles Boudin peint ces « tableaux de salle à manger » sont celles où il transmet son savoir à Claude Monet (1840-1926) : « tout le temps de mon séjour à Paris, qui dura quatre années, et qu’entrecoupèrent de fréquents voyages au Havre, c’est sur les conseils de Boudin que je me réglai » [propos rapporté par François Thiébault-Sisson, « Claude Monet : années d'épreuves », 1900]. Monet peindra toute sa vie des natures mortes.
Dans une lettre du 15 décembre 1864, Boudin écrit : « Le poisson est apporté tout luisant sur la planche du peintre et, grâce à sa célérité, il est servi le soir sur sa table. Ils mangent leurs modèles !... » Ceci témoigne de la rapidité d’exécution de Boudin, mais aussi du fait qu’il continue à peindre des natures mortes au cours des années 1860. Il remet alors en question le principe traditionnel de la lumière parcimonieuse et du fond sombre. Il peint des bouquets de fleurs, parfois avec des oiseaux et dans des paysages.
En 1869, il s’inspirera de certaines de ces compositions pour réaliser les décorations du château de Bourdainville, près du Havre (aujourd’hui dispersées). Dans ces mêmes années, Boudin exécute de nombreuses études dans la poissonnerie de Trouville. Il s’emploie à traduire les nuances délicates des diverses espèces de poissons.
Les dernières natures mortes datent des années 1870. Sans doute sous l’influence d’Antoine Vollon, alors considéré comme l’un des principaux maîtres de ce genre, Boudin renoue avec les effets de clair-obscur. Mais l’aisance du pinceau lui permet de traiter les matières les plus délicates avec une remarquable légèreté.
Sauf mention contraire dans le texte, toutes les citations sont extraites de la correspondance d’Eugène Boudin conservée à l’Institut national d'histoire de l'art (INHA).
Publications
Eugène Boudin, l’atelier de la lumière
Catalogue d’exposition — Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, 16 avril 2016 – 26 septembre 2016
Auteurs : Anne-Marie Bergeret-Gourbin, Virginie Delcourt, Annette Haudiquet, Géraldine Lefebvre, Laurent Manœuvre, Sylvie Patry
Édition : Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2016, 240 p.
ISBN 978-27118-6314-3
Eugène Boudin, lettres à Ferdinand Martin (1861-1870)
Auteurs : Isolde Pludermacher, Laurent Manœuvre
Édition : Société des amis du musée Eugène Boudin, Honfleur, 2011, 264 p.
ISBN 978-2-902985-17-3
Cet ouvrage est disponible sur commande auprès de : la Société des Amis du Musée Eugène Boudin (SAMEB), BP 80049, 14602 Honfleur Cedex. Règlement uniquement par chèque à l'ordre de la SAMEB (25 € + 5,60 € de frais de port).
Catalogue d’exposition — Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, 16 avril 2016 – 26 septembre 2016
Auteurs : Anne-Marie Bergeret-Gourbin, Virginie Delcourt, Annette Haudiquet, Géraldine Lefebvre, Laurent Manœuvre, Sylvie Patry
Édition : Réunion des musées nationaux – Grand Palais, 2016, 240 p.
ISBN 978-27118-6314-3
Eugène Boudin, lettres à Ferdinand Martin (1861-1870)
Auteurs : Isolde Pludermacher, Laurent Manœuvre
Édition : Société des amis du musée Eugène Boudin, Honfleur, 2011, 264 p.
ISBN 978-2-902985-17-3
Cet ouvrage est disponible sur commande auprès de : la Société des Amis du Musée Eugène Boudin (SAMEB), BP 80049, 14602 Honfleur Cedex. Règlement uniquement par chèque à l'ordre de la SAMEB (25 € + 5,60 € de frais de port).