RIBERA, Saint Sébastien
Jusepe de RIBERA (1591-1652)
Saint Sébastien
huile sur toile
226 x 173,5 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Saint Sébastien
huile sur toile
226 x 173,5 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Image haute définition
Commentaire audioguide
Au XVIIe siècle, la peinture espagnole connaît un développement remarquable resté sous le nom d'« âge d'or » et illustré par les noms de Zurbarán, Vélasquez, Murillo et Ribera.
Originaire de la région de Valence, Jusepe de Ribera (1591-1652) fait son apprentissage auprès du peintre espagnol Ribalta. Dès 1613, il quitte l'Espagne pour Rome, où il découvre la peinture du Caravage. En 1616, il se fixe définitivement à Naples, alors sous dépendance espagnole, et jouit à la cour, où il est le protégé du duc d'Osuna et du comte de Monterrey, d'une grande célébrité. L'arrivée à Naples de Vélasquez, en 1630, a une grande influence sur sa peinture, en ce qu'elle l'incite à adopter un clair-obscur moins violent et une palette plus lumineuse. Si Ribera puise la plupart de ses sujets dans la Bible, son abondante production comporte également des toiles mythologiques et des scènes de genre.
Dans cette peinture monumentale, Ribera dépeint le martyre de saint Sébastien. Officier dans la garde prétorienne à l'époque de Dioclétien (IIIe siècle), Sébastien, chrétien en secret, laisse apparaître sa foi à l'occasion de la condamnation à mort de deux de ses compagnons, également chrétiens. Aussitôt condamné à être transpercé de flèches, il est laissé pour mort, mais, soigné par Irène, se présente de nouveau devant l'empereur, qui le fait bastonner à mort et jeter dans le grand égout de Rome, le Cloaca Maxima.
Comme dans d'autres scènes de martyre, l'iconographie choisie met en scène un moment de communication directe avec le divin. L'effusion religieuse trouve à s'exprimer dans la bouche entrouverte et dans le regard mouillé d'une larme que le saint tourne vers le ciel. Ce grand Saint Sébastien est une toile ambitieuse qui joue sur l'effet unique d'une diagonale. Si la légère torsion du corps semble surtout mettre en valeur l'anatomie du torse, elle rappelle aussi la mise en croix du Christ. La main droite tournée vers le ciel, comme le regard du saint, est un symbole d'intercession.
Œuvre autographe de l'artiste ou réalisation de son entourage, comme cela fut de plus en plus fréquent à partir de 1634, alors que la maladie amoindrissait ses forces, cette toile semble pouvoir être rattachée à la seconde partie de la carrière de Ribera, quand, sous l'influence des Vénitiens et de l'évolution de la peinture à Rome vers un baroque clair, sa palette s'éclaircit.
Originaire de la région de Valence, Jusepe de Ribera (1591-1652) fait son apprentissage auprès du peintre espagnol Ribalta. Dès 1613, il quitte l'Espagne pour Rome, où il découvre la peinture du Caravage. En 1616, il se fixe définitivement à Naples, alors sous dépendance espagnole, et jouit à la cour, où il est le protégé du duc d'Osuna et du comte de Monterrey, d'une grande célébrité. L'arrivée à Naples de Vélasquez, en 1630, a une grande influence sur sa peinture, en ce qu'elle l'incite à adopter un clair-obscur moins violent et une palette plus lumineuse. Si Ribera puise la plupart de ses sujets dans la Bible, son abondante production comporte également des toiles mythologiques et des scènes de genre.
Dans cette peinture monumentale, Ribera dépeint le martyre de saint Sébastien. Officier dans la garde prétorienne à l'époque de Dioclétien (IIIe siècle), Sébastien, chrétien en secret, laisse apparaître sa foi à l'occasion de la condamnation à mort de deux de ses compagnons, également chrétiens. Aussitôt condamné à être transpercé de flèches, il est laissé pour mort, mais, soigné par Irène, se présente de nouveau devant l'empereur, qui le fait bastonner à mort et jeter dans le grand égout de Rome, le Cloaca Maxima.
Comme dans d'autres scènes de martyre, l'iconographie choisie met en scène un moment de communication directe avec le divin. L'effusion religieuse trouve à s'exprimer dans la bouche entrouverte et dans le regard mouillé d'une larme que le saint tourne vers le ciel. Ce grand Saint Sébastien est une toile ambitieuse qui joue sur l'effet unique d'une diagonale. Si la légère torsion du corps semble surtout mettre en valeur l'anatomie du torse, elle rappelle aussi la mise en croix du Christ. La main droite tournée vers le ciel, comme le regard du saint, est un symbole d'intercession.
Œuvre autographe de l'artiste ou réalisation de son entourage, comme cela fut de plus en plus fréquent à partir de 1634, alors que la maladie amoindrissait ses forces, cette toile semble pouvoir être rattachée à la seconde partie de la carrière de Ribera, quand, sous l'influence des Vénitiens et de l'évolution de la peinture à Rome vers un baroque clair, sa palette s'éclaircit.