RENOIR, Pins à Cagnes
Pierre-Auguste RENOIR (1841-1919)
Pins à Cagnes
ca. 1919
huile sur toile marouflée sur carton bouilli
31,5 x 38,7 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Pins à Cagnes
ca. 1919
huile sur toile marouflée sur carton bouilli
31,5 x 38,7 cm
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
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Commentaire audioguide
Bien que Renoir se satisfît volontiers de l’appellation de peintre de figures sous laquelle la critique rassemblait le meilleur de sa production, l’artiste pratiqua tout au long de sa carrière la peinture de paysage. Dans Pins à Cagnes, Renoir se révèle être un coloriste virtuose. Fermement campé par les deux pins qui lui donnent sa stabilité, ce tableau est peint avec une matière très sèche qui laisse souvent apparaître le grain de la toile.
La touche est d’une telle liberté qu’il semble que le vieil artiste ait peint cette œuvre d’instinct. Le tracé infime de la ligne d’horizon tend à confondre le ciel et la mer dans une même étendue bleue, tandis que, au premier plan, une végétation parcimonieuse, propre aux paysages méditerranéens, est traitée avec une telle rapidité que l’ensemble deviendrait presque malaisé de lecture si les pins n’étaient là pour indiquer qu’il s’agit bien d’un paysage.
Peinte dans des tonalités plutôt froides, cette œuvre est cependant réveillée par les jaunes d’or qui resplendissent dans les aiguilles de pin. Dans la partie inférieure, une simple goutte de rouge carmin posée à la base du pin de gauche entre en vibration avec les buissons verts alentour. Quelques empâtements blancs dans les branches suffisent à Renoir pour situer l’action de la lumière. Il utilise une base de rouge pour peindre les troncs des arbres, mais il varie les valeurs du rose au brun, selon la partie d’écorce exposée à la lumière.
Dans les frondaisons, il restitue ce qu’une longue observation de la nature lui a enseigné : « La couleur, elle n’est pas sur les feuilles, mais dans les espaces vides », ainsi décline-t-il entre les branches des pins des verts passés, des jaunes affaiblis et de vieux rose qui rappellent les couleurs utilisées dans le feuillage. Ce tableau limpide, qui paraît avoir été enlevé telle une pochade, consacre le talent d’un artiste qui, à la veille de sa mort, est parvenu à rendre instinctif un métier résultant de toute une vie de recherche.
La touche est d’une telle liberté qu’il semble que le vieil artiste ait peint cette œuvre d’instinct. Le tracé infime de la ligne d’horizon tend à confondre le ciel et la mer dans une même étendue bleue, tandis que, au premier plan, une végétation parcimonieuse, propre aux paysages méditerranéens, est traitée avec une telle rapidité que l’ensemble deviendrait presque malaisé de lecture si les pins n’étaient là pour indiquer qu’il s’agit bien d’un paysage.
Peinte dans des tonalités plutôt froides, cette œuvre est cependant réveillée par les jaunes d’or qui resplendissent dans les aiguilles de pin. Dans la partie inférieure, une simple goutte de rouge carmin posée à la base du pin de gauche entre en vibration avec les buissons verts alentour. Quelques empâtements blancs dans les branches suffisent à Renoir pour situer l’action de la lumière. Il utilise une base de rouge pour peindre les troncs des arbres, mais il varie les valeurs du rose au brun, selon la partie d’écorce exposée à la lumière.
Dans les frondaisons, il restitue ce qu’une longue observation de la nature lui a enseigné : « La couleur, elle n’est pas sur les feuilles, mais dans les espaces vides », ainsi décline-t-il entre les branches des pins des verts passés, des jaunes affaiblis et de vieux rose qui rappellent les couleurs utilisées dans le feuillage. Ce tableau limpide, qui paraît avoir été enlevé telle une pochade, consacre le talent d’un artiste qui, à la veille de sa mort, est parvenu à rendre instinctif un métier résultant de toute une vie de recherche.