BARTHOLOMÉ, maquettes du Monument aux morts...

Albert BARTHOLOMÉ (1848-1928), Première maquette pour le Monument aux morts du père Lachaise, 1892-1893, plâtre, 85,5 x 98,5 x 84 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Albert BARTHOLOMÉ (1848-1928)
Première maquette pour le Monument aux morts du père Lachaise
1892-1893
plâtre
85,5 x 98,5 x 84 cm
© MuMa Le Havre / Charles Maslard
Albert Bartholomé (1848-1928) est une figure importante de la sculpture au tournant du XIXe au XXe siècle. Grâce au don d'une partie du fonds de son atelier par sa seconde épouse, Florence Letessier, en 1953, le MuMa conserve l'un des ensembles de sculptures de l'artiste les plus significatifs des collections publiques françaises.
D'abord peintre, c'est après le décès de sa première épouse, Prospérie de Fleury, en 1887, que Bartholomé, suivant les conseils de son ami Edgar Degas, se dédie entièrement à la conception et à la mise en œuvre du tombeau de sa femme, découvrant le travail de l'argile, celui des moulages en plâtre et des patines du bronze.

Désireux d'exprimer le sort commun de l'être humain face à la mort, Bartholomé sculpte d'abord plusieurs figures isolées, qu'il décide de présenter au Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1891. À la suite de cette première réalisation, apparentée à un grand calvaire regroupant des figures isolées au pied de la Croix, Bartholomé envisage un projet d'une envergure plus large, dédié aux morts oubliés de l'humanité entière. Il fait alors une première maquette pour un monument universel. Ce projet est conçu comme un temple antique archaïque. Les cortèges qui s'acheminent vers la porte de l'au-delà s'inspirent de la procession des Panathénées du Parthénon. Influencé également par la Porte de l'Enfer de Rodin, Bartholomé applique à ses esquisses une technique nouvelle, celle de la terre malaxée rapidement, où les formes suggérées portent la marque insistante de la main de l'artiste.

Cependant, le sculpteur n'est pas totalement satisfait de son temple de la Mort et décide d'en déployer les éléments dans un monument frontal. Cette seconde maquette, plus grande, qu'il considère comme définitive, sera révélée dans une version de 10 mètres de longueur sur 6 mètres de hauteur au Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1895, sous le titre « Projet d'un monument aux morts ». Le succès est immense et l'État français et la ville de Paris s'unissent pour commander à l'artiste la version en pierre du cénotaphe. Le monument aux morts achevé, qui vient clore la perspective de l'allée principale du cimetière du Père-Lachaise, est dévoilé au public le 1er novembre 1899. En ce jour de Toussaint, il reçoit 98 000 visiteurs et obtient un succès retentissant. Bartholomé exécutera ensuite d'autres monuments, dont la tombe de la famille Pam au cimetière Montmartre, et le monument de Jean-Jacques Rousseau, commandé en 1907 et inauguré en 1912 au Panthéon à Paris.

Œuvres commentées : Sculpture (10)

Charles-Henri-Joseph CORDIER (1827-1905), Le Nubien, 1848, bronze, h. : 85 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Henri Georges ADAM (1904-1967), Le Signal, 1961, béton et aluminium. © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Émile-Antoine BOURDELLE (1861-1929), Héraclès archer, 1909, plâtre, 232 x 245 x 123 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Albert BARTHOLOMÉ (1848-1928), Première maquette pour le Monument aux morts du père Lachaise, 1892-1893, plâtre, 85,5 x 98,5 x 84 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Émile-Antoine BOURDELLE (1861-1929), Drame intime, 1899, bronze, 62 x 35 x 30 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Auguste RODIN (1840-1917), Buste de Dalou, 1883, plâtre stéariné, 52 x 43 x 24 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Auguste RODIN (1840-1917), L’Âge d’airain (Grand modèle), 1877, plâtre patiné au vernis gomme laque, 180 x 68,5 x 54,5 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
Auguste RODIN (1840-1917), Saint Jean-Baptiste (Grand modèle), 1880, plâtre patiné au vernis gomme laque, 203 x 71,7 x 119,5 cm. © MuMa Le Havre / Charles Maslard
François STAHLY (1911-2006), L'Ange, 1946, bois, 255 x 65 x 40 cm. Le Havre, musée d'art moderne André Malraux, dépôt du CNAP, 1953. © 2011 MuMa Le Havre / Charles Maslard © ADAGP, Paris 2020
HSIUNG Ping-Ming (1922-2002), L'Oiseau , 1956, sculpture en fer, 41,5 x 46 x 21 cm. Le Havre, musée d'art moderne André Malraux, achat de la Ville, 1956. © 2018 MuMa Le Havre / Charles Maslard