DUFY, Le Yacht pavoisé au Havre
Raoul DUFY (1877-1953)
Le Yacht pavoisé au Havre
1904
huile sur toile
69 x 81 cm
MuMa musée d'art moderne André Malraux, Le Havre, legs de Mme Raoul Dufy, 1963
© MuMa Le Havre / David Fogel © ADAGP, Paris, 2013
Le Yacht pavoisé au Havre
1904
huile sur toile
69 x 81 cm
MuMa musée d'art moderne André Malraux, Le Havre, legs de Mme Raoul Dufy, 1963
© MuMa Le Havre / David Fogel © ADAGP, Paris, 2013
Au Salon des Indépendants de 1905, Raoul Dufy (1877-1953) découvre la peinture de Matisse Luxe, calme et volupté, et c'est une révélation. Sous le choc, il comprend que le réalisme impressionniste n'est plus et que la peinture s'oriente désormais vers une transcription de « l'imagination introduite dans le dessin et la couleur ». Il adopte le style et la manière des jeunes artistes fauves, en particulier les aplats de couleurs vives qui permettent de suggérer les volumes.
Le Yacht pavoisé au Havre marque l'émergence de cette vision nouvelle. Choisissant un motif traité à maintes reprises par Boudin et Monet, le jeune artiste se distingue de ses prédécesseurs par un traitement entièrement nouveau. Dufy renonce ici à la perspective atmosphérique – qui consiste à marquer la profondeur des plans en leur donnant progressivement la couleur du ciel – pour adopter un cadrage rapproché sur le bateau accosté dans le bassin du Commerce. L'oblique du quai souligne le parti pris de perspective accélérée. Les aplats colorés des pavois, des toits, des fenêtres et la stylisation des vagues montrent que Dufy s'écarte de la régularité de la touche impressionniste pour s'orienter vers une fusion originale du dessin et de la couleur.
S'affranchissant de l'exemple de ses aînés, Dufy préfère un dessin plus rudimentaire, nettement perceptible dans le traitement des silhouettes des promeneurs sur le quai. La tonalité verte qui domine l'ensemble de la toile affirme l'indépendance de la couleur par rapport au réel. Si l'intensité des couleurs demeure peu exacerbée, les touches colorées de dimensions variées marquent un premier pas vers une libération totale de la couleur. Le motif du pavois claquant dans le vent après la série des Yachts et La Tente des régates trouvera un spectaculaire accomplissement dans les Rues pavoisées, peintes au Havre à l'occasion du 14 Juillet 1906.
Le Yacht pavoisé au Havre marque l'émergence de cette vision nouvelle. Choisissant un motif traité à maintes reprises par Boudin et Monet, le jeune artiste se distingue de ses prédécesseurs par un traitement entièrement nouveau. Dufy renonce ici à la perspective atmosphérique – qui consiste à marquer la profondeur des plans en leur donnant progressivement la couleur du ciel – pour adopter un cadrage rapproché sur le bateau accosté dans le bassin du Commerce. L'oblique du quai souligne le parti pris de perspective accélérée. Les aplats colorés des pavois, des toits, des fenêtres et la stylisation des vagues montrent que Dufy s'écarte de la régularité de la touche impressionniste pour s'orienter vers une fusion originale du dessin et de la couleur.
S'affranchissant de l'exemple de ses aînés, Dufy préfère un dessin plus rudimentaire, nettement perceptible dans le traitement des silhouettes des promeneurs sur le quai. La tonalité verte qui domine l'ensemble de la toile affirme l'indépendance de la couleur par rapport au réel. Si l'intensité des couleurs demeure peu exacerbée, les touches colorées de dimensions variées marquent un premier pas vers une libération totale de la couleur. Le motif du pavois claquant dans le vent après la série des Yachts et La Tente des régates trouvera un spectaculaire accomplissement dans les Rues pavoisées, peintes au Havre à l'occasion du 14 Juillet 1906.