BOUDIN, Étude de nuages sur un ciel bleu
Eugène BOUDIN (1824-1898)
Étude de nuages sur un ciel bleu
ca. 1888-1895
huile sur bois
37 x 46 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
Étude de nuages sur un ciel bleu
ca. 1888-1895
huile sur bois
37 x 46 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
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En 1859, Charles Baudelaire est le premier à évoquer l'existence, dans l'atelier d'Eugène Boudin (1824-1898), de « plusieurs centaines d'études au pastel improvisées en face de la mer et du ciel », qu'il qualifie de « prodigieuses magies de l'air et de l'eau ». C'est aussi cette année-là que Courbet, peignant au côté de Boudin, s'exclame : « En vérité, mon cher vous êtes un séraphin, il n'y a que vous qui connaissiez le ciel. » Dans sa quête de la lumière, celui qui voulait « nager en plein ciel » exécute au cours de sa carrière des centaines d'études de cieux et de nuages, au crayon, au pastel, à l'aquarelle et à l'huile.
Le MuMa conserve deux ensembles distincts d'études de ciel. Le premier, récemment entré dans la collection, comprend dix-sept huiles sur papier ou sur carton. Ce fonds, réuni par le collectionneur havrais Olivier Senn, grand amateur de l'œuvre de Boudin, constitue un témoignage passionnant sur l'intérêt précoce de l'artiste pour les variations atmosphériques. Quelques-unes de ces esquisses sont annotées de la main de Boudin, qui y consigne des données objectives de type météorologique ou des remarques plus personnelles ou poétiques proches de celles que l'on retrouve dans sa correspondance ou dans son journal (ainsi, « frais et tout calbotté », adjectif employé dans le pays de Caux pour désigner le lait caillé). Les études sont sans doute antérieures aux pastels vus par Baudelaire, à moins qu'elles ne leur soient immédiatement contemporaines, entre 1848 et 1859.
Le second ensemble, qui provient du don de Louis Boudin en 1900, comprend huit huiles sur bois tardives, exécutées vers 1888-1895. Si les premières œuvres, de petite taille, sont des études sur le motif, sortes d'instantanés qui tentent de décrire le plus rigoureusement possible tel ou tel état du ciel et dont certains sont complétés d'annotations précises, les secondes, vigoureusement peintes en pleine pâte, dans une matière vive en couleurs, ressemblent davantage à des variations libres que l'artiste, avec un évident sentiment de jubilation, pousse, à la fin de sa vie, à la limite de l'abstraction.
Le MuMa conserve deux ensembles distincts d'études de ciel. Le premier, récemment entré dans la collection, comprend dix-sept huiles sur papier ou sur carton. Ce fonds, réuni par le collectionneur havrais Olivier Senn, grand amateur de l'œuvre de Boudin, constitue un témoignage passionnant sur l'intérêt précoce de l'artiste pour les variations atmosphériques. Quelques-unes de ces esquisses sont annotées de la main de Boudin, qui y consigne des données objectives de type météorologique ou des remarques plus personnelles ou poétiques proches de celles que l'on retrouve dans sa correspondance ou dans son journal (ainsi, « frais et tout calbotté », adjectif employé dans le pays de Caux pour désigner le lait caillé). Les études sont sans doute antérieures aux pastels vus par Baudelaire, à moins qu'elles ne leur soient immédiatement contemporaines, entre 1848 et 1859.
Le second ensemble, qui provient du don de Louis Boudin en 1900, comprend huit huiles sur bois tardives, exécutées vers 1888-1895. Si les premières œuvres, de petite taille, sont des études sur le motif, sortes d'instantanés qui tentent de décrire le plus rigoureusement possible tel ou tel état du ciel et dont certains sont complétés d'annotations précises, les secondes, vigoureusement peintes en pleine pâte, dans une matière vive en couleurs, ressemblent davantage à des variations libres que l'artiste, avec un évident sentiment de jubilation, pousse, à la fin de sa vie, à la limite de l'abstraction.
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