MARQUET, Quai des Grands-Augustins
Albert MARQUET (1875-1947)
Quai des Grands-Augustins
1905-1906
huile sur toile
60 x 73 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
Quai des Grands-Augustins
1905-1906
huile sur toile
60 x 73 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
Image haute définition
Commentaire audioguide
En 1905, Albert Marquet et ses parents emménagent au 25, quai des Grands-Augustins, situé sur la rive gauche de la Seine entre le pont Saint-Michel et le Pont-Neuf que l’on devine ici noyé de brume dans le lointain. Marquet observe les mouvements de la ville, une silhouette noire poursuivie par son ombre pressée, le ballet des péniches, les calèches furtives.
Dans le Quai des Grands-Augustins, la brume efface les détails pour ne rendre que les lignes des quais, le contour des monuments, dans une harmonie de gris feutrée seulement rompue par les touches de vermillon de la péniche à quai. Matisse, évoquant ses souvenirs de jeunesse en compagnie de son ami Marquet se souvient des difficultés rencontrées : « Marquet n’avait pas de quoi s’acheter des couleurs, surtout des cadmiums qui étaient d’un prix élevé. Aussi peignait-il gris, et peut-être cette condition de la vie matérielle favorisa-t-elle sa manière. »
Ce n’est pas la fulgurance de la couleur telle qu’on la rencontre dans l’œuvre de Matisse ou Derain qui fait de Marquet un peintre fauve, mais cette simplification de la forme traitée par grands aplats de couleurs sourdes, en demi-teintes. Est-ce par manque de moyen ou par choix que le peintre utilise ces teintes ? En juillet 1936, dans une lettre à sa femme qui séjourne en Provence dans sa famille, Marquet, resté à Paris, écrit : « Il fait toujours un temps merveilleux, trop beau, c’est assez monotone et il me tarde de voir un peu de temps gris. »
Alors que les tonalités sourdes dominent dans ses séries de toiles parisiennes, les couleurs vibrent quand Marquet aborde la côte méditerranéenne. Grand voyageur, il reviendra toujours, en amoureux de Paris, peindre sur les berges de la Seine, dans de grandes perspectives plongeantes, réduisant la part du ciel pour décrire avec une plus grande précision l’activité urbaine, notamment dans la série sur le Pont-Neuf dans les années 1930.
Dans le Quai des Grands-Augustins, la brume efface les détails pour ne rendre que les lignes des quais, le contour des monuments, dans une harmonie de gris feutrée seulement rompue par les touches de vermillon de la péniche à quai. Matisse, évoquant ses souvenirs de jeunesse en compagnie de son ami Marquet se souvient des difficultés rencontrées : « Marquet n’avait pas de quoi s’acheter des couleurs, surtout des cadmiums qui étaient d’un prix élevé. Aussi peignait-il gris, et peut-être cette condition de la vie matérielle favorisa-t-elle sa manière. »
Ce n’est pas la fulgurance de la couleur telle qu’on la rencontre dans l’œuvre de Matisse ou Derain qui fait de Marquet un peintre fauve, mais cette simplification de la forme traitée par grands aplats de couleurs sourdes, en demi-teintes. Est-ce par manque de moyen ou par choix que le peintre utilise ces teintes ? En juillet 1936, dans une lettre à sa femme qui séjourne en Provence dans sa famille, Marquet, resté à Paris, écrit : « Il fait toujours un temps merveilleux, trop beau, c’est assez monotone et il me tarde de voir un peu de temps gris. »
Alors que les tonalités sourdes dominent dans ses séries de toiles parisiennes, les couleurs vibrent quand Marquet aborde la côte méditerranéenne. Grand voyageur, il reviendra toujours, en amoureux de Paris, peindre sur les berges de la Seine, dans de grandes perspectives plongeantes, réduisant la part du ciel pour décrire avec une plus grande précision l’activité urbaine, notamment dans la série sur le Pont-Neuf dans les années 1930.