SCHNETZ ou GÉRICAULT, La Vieille Italienne
Jean-Victor SCHNETZ (1787-1870) ou Théodore GÉRICAULT (1791-1824)
La Vieille Italienne
huile sur toile
62,3 x 50 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
La Vieille Italienne
huile sur toile
62,3 x 50 cm
© MuMa Le Havre / David Fogel
Image haute définition
Ce portrait de Vieille Italienne déposé en 1872 par le Louvre au musée du Havre faisait partie de l'important legs La Caze de 1869, et était alors donné à Jean-Victor Schnetz (1787-1870). Prêtée au château-musée de Flers en 2000, lors d'une rétrospective consacrée à ce peintre, l'œuvre a fait à cette occasion l'objet d'une spectaculaire réattribution à Théodore Géricault (1791-1824). Bruno Chenique et Sylvain Laveissière, à qui l'on doit ce rapprochement, ont reconnu une série de concordances convaincantes avec des tableaux attestés du grand maître.
D'après leur analyse, cette œuvre présente les caractéristiques d'un Géricault pour ce qui est du cadrage, du rendu de la carnation et du traitement des vêtements. Pour appuyer son hypothèse, Bruno Chenique a notamment procédé à de minutieuses comparaisons avec le crin de la Tête de cheval blanc de Géricault, avec les yeux du Portrait d'un cleptomane et avec la peau des Têtes de suppliciés, étranges études d'après nature qui ont servi de matériel documentaire à l'auteur du Radeau de la Méduse.
L'attribution à Géricault n'est pour autant pas encore reconnue par tous les spécialistes, et demeure l'objet de discussions passionnées. Le tableau n'a d'ailleurs pas livré tous ses secrets, et certains points, comme sa datation ou sa finalité, restent à éclaircir.
Quant à son sujet, il tend à prouver que l'œuvre a été peinte à Rome, où Théodore Géricault résida en 1816 et 1817. Le modèle, une femme âgée à la peau tannée par le soleil, figure dans plusieurs tableaux d'artistes ayant séjourné à la Villa Médicis dans les années 1820. Léon Cogniet la représente dans une pose analogue à celle de Géricault, François-Joseph Navez la campe dans une Scène de brigands, où elle lit dans les lignes de la main, et Jean-Victor Schnetz la dépeint dans la même activité dans deux de ses tableaux, La Diseuse de bonne aventure, vers 1820, et L'Enfance de Sixte Quint, de 1826, dont il a donné six versions différentes. Les pensionnaires de l'Académie de France à Rome et les artistes qui gravitaient autour de l'institution formaient un cercle étroit et ne se privaient pas de peindre et de parcourir ensemble la campagne romaine, ainsi que de partager les mêmes modèles. Cette vieille femme italienne, incarnation de la paysanne de l'Italie méridionale, a donc prêté les traits puissants de son visage à ces jeunes artistes en quête de modèles originaux et typés. Mais, alors que certains la représentent dans des scènes à caractère anecdotique, l'auteur de ce portrait saisit son extraordinaire présence avec une simplicité qui n'en est que plus efficace.
D'après leur analyse, cette œuvre présente les caractéristiques d'un Géricault pour ce qui est du cadrage, du rendu de la carnation et du traitement des vêtements. Pour appuyer son hypothèse, Bruno Chenique a notamment procédé à de minutieuses comparaisons avec le crin de la Tête de cheval blanc de Géricault, avec les yeux du Portrait d'un cleptomane et avec la peau des Têtes de suppliciés, étranges études d'après nature qui ont servi de matériel documentaire à l'auteur du Radeau de la Méduse.
L'attribution à Géricault n'est pour autant pas encore reconnue par tous les spécialistes, et demeure l'objet de discussions passionnées. Le tableau n'a d'ailleurs pas livré tous ses secrets, et certains points, comme sa datation ou sa finalité, restent à éclaircir.
Quant à son sujet, il tend à prouver que l'œuvre a été peinte à Rome, où Théodore Géricault résida en 1816 et 1817. Le modèle, une femme âgée à la peau tannée par le soleil, figure dans plusieurs tableaux d'artistes ayant séjourné à la Villa Médicis dans les années 1820. Léon Cogniet la représente dans une pose analogue à celle de Géricault, François-Joseph Navez la campe dans une Scène de brigands, où elle lit dans les lignes de la main, et Jean-Victor Schnetz la dépeint dans la même activité dans deux de ses tableaux, La Diseuse de bonne aventure, vers 1820, et L'Enfance de Sixte Quint, de 1826, dont il a donné six versions différentes. Les pensionnaires de l'Académie de France à Rome et les artistes qui gravitaient autour de l'institution formaient un cercle étroit et ne se privaient pas de peindre et de parcourir ensemble la campagne romaine, ainsi que de partager les mêmes modèles. Cette vieille femme italienne, incarnation de la paysanne de l'Italie méridionale, a donc prêté les traits puissants de son visage à ces jeunes artistes en quête de modèles originaux et typés. Mais, alors que certains la représentent dans des scènes à caractère anecdotique, l'auteur de ce portrait saisit son extraordinaire présence avec une simplicité qui n'en est que plus efficace.
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