ROBERT, Vue près du forum de Trajan à Rome
Hubert ROBERT (1733-1808)
Vue près du forum de Trajan à Rome
18e siècle
sanguine sur papier vélin
48,5 x 34 cm
Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, achat de la ville en 1886
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
Vue près du forum de Trajan à Rome
18e siècle
sanguine sur papier vélin
48,5 x 34 cm
Le Havre, musée d’art moderne André Malraux, achat de la ville en 1886
© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn
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C’est dans la suite du comte de Stainville, futur duc de Choiseul (1719-1785), alors nommé ambassadeur de France à Rome, qu’Hubert Robert découvre la ville éternelle en 1754. Il y restera plus de dix ans, multipliant, carnet sous le bras, les vues sur le motif. Sans même avoir remporté le prix de Rome, il devient, grâce à l'appui du comte, pensionnaire officiel du Roi à l’Académie de France à Rome, de 1759 à 1762. Il profite alors des cours de perspective donnés par le védutiste Giovanni Paolo Panini (1691-1765). Auréolé d’une solide réputation de dessinateur d’architecture en ruines, Hubert Robert, de retour à Paris, est reçu en juillet 1766 à l’Académie royale de peinture et de sculpture grâce à son caprice architectural Le port de Ripetta à Rome.
Cette Vue près du forum de Trajan à Rome date vraisemblablement de son séjour romain et entre dans les collections municipales en 1886. La construction de l’espace se fait dans un équilibre entre l’impressionnante muraille à droite et l’élégante silhouette de l’église du Très-Saint-Nom-de-Marie-au-Forum-de-Trajan, achevée quelques années auparavant. La colonne de Trajan, surmontée de la statue de bronze de Saint Pierre, se détache sur le ciel de la composition, parcouru de quelques nuages. L’artiste porte sur les ruines un regard qui accepte la caducité des œuvres faites de la main des hommes.
Des figures humaines animent le premier plan du dessin. Au sujet de la Ruine d’un arc de triomphe, et autres monuments, Diderot reproche, en 1767, leur caractère inabouti : « Je ne caractérise point ces figures, si peu soignées qu’on ne sait ce que c’est, hommes ou femmes, moins encore ce qu’elles font. Ce n’est pourtant pas à cette condition qu’on anime les ruines. Monsieur Robert, soignez vos figures. Faites-en moins, et faites-les mieux. Surtout, étudiez l’esprit de ce genre de figures, car elles en ont un qui leur est propre. Une figure de ruine n’est pas la figure d’un autre site.» D’une œuvre à l’autre, Hubert Robert se plait à utiliser un même vocabulaire, comme les lances ou les échelles que l’on retrouve ici.
Cette Vue près du forum de Trajan à Rome date vraisemblablement de son séjour romain et entre dans les collections municipales en 1886. La construction de l’espace se fait dans un équilibre entre l’impressionnante muraille à droite et l’élégante silhouette de l’église du Très-Saint-Nom-de-Marie-au-Forum-de-Trajan, achevée quelques années auparavant. La colonne de Trajan, surmontée de la statue de bronze de Saint Pierre, se détache sur le ciel de la composition, parcouru de quelques nuages. L’artiste porte sur les ruines un regard qui accepte la caducité des œuvres faites de la main des hommes.
Des figures humaines animent le premier plan du dessin. Au sujet de la Ruine d’un arc de triomphe, et autres monuments, Diderot reproche, en 1767, leur caractère inabouti : « Je ne caractérise point ces figures, si peu soignées qu’on ne sait ce que c’est, hommes ou femmes, moins encore ce qu’elles font. Ce n’est pourtant pas à cette condition qu’on anime les ruines. Monsieur Robert, soignez vos figures. Faites-en moins, et faites-les mieux. Surtout, étudiez l’esprit de ce genre de figures, car elles en ont un qui leur est propre. Une figure de ruine n’est pas la figure d’un autre site.» D’une œuvre à l’autre, Hubert Robert se plait à utiliser un même vocabulaire, comme les lances ou les échelles que l’on retrouve ici.
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